Etude RITES – Insertion & Transition écologique
et sociale
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Une étude participative dans deux écoles d’ingénieurs
La présentation détaillée de l'étude peut être téléchargée ici
Pour accéder à la synthèse de l'étude : Synthèse RITES
Que ce soit l'attractivité des écoles d'ingénieurs ou l'insertion des diplômés, la question de la trajectoire des élèves-ingénieurs apparaît comme un sujet d'actualité. Différents discours de remises de diplômes dans les écoles d’ingénieurs ont ainsi été médiatisés ces dernières années, que ce soit Centrale Nantes en 2018 ou AgroParisTech et Polytechnique en 2022. Ces discours parfois très critiques, invitent les ingénieurs à « déserter » la profession. Cette « désertion » est aujourd’hui revendiquée comme une réponse à la crise climatique. Cette solution n’est pas, pour ces étudiants et professionnels, une fuite mais plutôt un moyen de renforcer des domaines ou des actions perçus comme bénéfiques pour les systèmes socio-écologiques, au sein desquels les composantes écologiques et les processus sociaux sont en interactions constantes (Berkes et al., 1998). Elles et ils se tournent alors, par exemple, vers le domaine agricole, la préservation de la biodiversité ou la formation.
Au sein du projet A-STEP 2030 (Attracting diverSe Talent to the Engineering Professions of 2030), une étude par questionnaire a été réalisée sur les facteurs influençant les choix de carrières des étudiants actuels en ingénierie dans six pays de l'Union Européenne (France, Danemark, Finlande, Belgique, Irlande, Suède). Lehtine et al. (2019), montrent que, en moyenne, sur l'ensemble des pays étudiés, la volonté de travailler pour une bonne cause est classée en deuxième position des objectifs de carrières des étudiants en ingénierie ; le premier étant l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Cet ordre est identique en prenant en compte uniquement les élèves-ingénieurs français.
Cependant, dans la même étude, lorsqu'il est question de classer les attributs des employeurs les plus attirants, la responsabilité sociale de l'entreprise arrive avant-dernier dans cinq des six pays (dont la France). Pour l'hexagone, les trois premières places sont occupées par « un travail challengeant », « l'innovation » et « un environnement de travail créatif et dynamique ».
Il semble donc y avoir un paradoxe à propos de ce qui motive les étudiants pour la suite de leur carrière, pouvant traduire une réelle tension dans les choix d’insertion professionnelle des futurs ingénieurs aujourd'hui. Or, ces derniers sont le fruit notamment des aspirations professionnelles des étudiants. Ces dernières sont construites et évoluent entre le début et la fin de la formation en école d’ingénieur, à partir de différents éléments et évènements qui viennent « cadrer » les possibilités du futur professionnel. Ces cadres sont à la fois ceux de la formation – les enseignements, les périodes de stages par exemple – mais sont aussi issus des interactions avec les enseignants, de leurs parcours antérieurs, de leurs activités sportives, militantes, ou associatives. Des aspirations contradictoires peuvent alors être promues à travers ces différents groupes auxquels appartient l’élève-ingénieur. Ainsi, « il faut saisir tout à la fois comment les institutions « travaillent » les étudiants » (Orange, 2013) mais aussi comment, les étudiants « travaillent » pour construire leurs aspirations professionnelles à partir de ces différents cadres.
Les aspirations professionnelles ne sont donc pas considérées comme résultant de réflexions et décisions purement individuelles mais comme le résultat d’un processus qui se forme au fur et à mesure du cursus, à la fois produit et moteur de leur professionnalisation en cours.
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Que ce soit l'attractivité des écoles d'ingénieurs ou l'insertion des diplômés, la question de la trajectoire des élèves-ingénieurs apparaît comme un sujet d'actualité. Différents discours de remises de diplômes dans les écoles d’ingénieurs ont ainsi été médiatisés ces dernières années, que ce soit Centrale Nantes en 2018 ou AgroParisTech et Polytechnique en 2022. Ces discours parfois très critiques, invitent les ingénieurs à « déserter » la profession. Cette « désertion » est aujourd’hui revendiquée comme une réponse à la crise climatique. Cette solution n’est pas, pour ces étudiants et professionnels, une fuite mais plutôt un moyen de renforcer des domaines ou des actions perçus comme bénéfiques pour les systèmes socio-écologiques, au sein desquels les composantes écologiques et les processus sociaux sont en interactions constantes (Berkes et al., 1998). Elles et ils se tournent alors, par exemple, vers le domaine agricole, la préservation de la biodiversité ou la formation.
Au sein du projet A-STEP 2030 (Attracting diverSe Talent to the Engineering Professions of 2030), une étude par questionnaire a été réalisée sur les facteurs influençant les choix de carrières des étudiants actuels en ingénierie dans six pays de l'Union Européenne (France, Danemark, Finlande, Belgique, Irlande, Suède). Lehtine et al. (2019), montrent que, en moyenne, sur l'ensemble des pays étudiés, la volonté de travailler pour une bonne cause est classée en deuxième position des objectifs de carrières des étudiants en ingénierie ; le premier étant l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Cet ordre est identique en prenant en compte uniquement les élèves-ingénieurs français.
Cependant, dans la même étude, lorsqu'il est question de classer les attributs des employeurs les plus attirants, la responsabilité sociale de l'entreprise arrive avant-dernier dans cinq des six pays (dont la France). Pour l'hexagone, les trois premières places sont occupées par « un travail challengeant », « l'innovation » et « un environnement de travail créatif et dynamique ».
Il semble donc y avoir un paradoxe à propos de ce qui motive les étudiants pour la suite de leur carrière, pouvant traduire une réelle tension dans les choix d’insertion professionnelle des futurs ingénieurs aujourd'hui. Or, ces derniers sont le fruit notamment des aspirations professionnelles des étudiants. Ces dernières sont construites et évoluent entre le début et la fin de la formation en école d’ingénieur, à partir de différents éléments et évènements qui viennent « cadrer » les possibilités du futur professionnel. Ces cadres sont à la fois ceux de la formation – les enseignements, les périodes de stages par exemple – mais sont aussi issus des interactions avec les enseignants, de leurs parcours antérieurs, de leurs activités sportives, militantes, ou associatives. Des aspirations contradictoires peuvent alors être promues à travers ces différents groupes auxquels appartient l’élève-ingénieur. Ainsi, « il faut saisir tout à la fois comment les institutions « travaillent » les étudiants » (Orange, 2013) mais aussi comment, les étudiants « travaillent » pour construire leurs aspirations professionnelles à partir de ces différents cadres.
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MENTIONS LÉGALES
L'Observatoire des Formations Citoyennes
© 2022
Conception :
Hugo Toulotte & Clara Choulet
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