L'article reprend une communication du doctorant Antoine Bouzin au 9è congrès de l'association française de sociologie. L'article complet est disponible sur hal : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03280676/
L’urgence écologique peut être décrite comme une combinaison de quatre catégories : le changement des climats, la dégradation de la biodiversité, l’augmentation des pollutions et la pénurie des ressources naturelles. Conséquences de la révolution industrielle, ces phénomènes résultent notamment des nombreuses innovations technologiques industrielles conduites par les ingénieurs au cours du XIXe siècle. Cette profession est encore fondée, dans une certaine mesure, sur un univers anthropocentrique caractéristique de la « modernité » au sein duquel la nature doit être maîtrisée au nom du progrès et grâce à la « Science » perçue comme une entité neutre. Alors que les enquêtes indiquent un corps peu intéressé par les questions d'ordre politique, on observe pourtant ces dernières années un renouvellement des organisations et des pratiques militantes écologistes spécifiques aux ingénieurs. On peut dès lors s'interroger sur les processus cognitifs de cadrage mis en œuvre par les ingénieurs et appliqués à la cause, à la configuration des différentes organisations militantes ainsi qu'aux innovations tactiques réalisées. Nous avons cherché à répondre à ces interrogations à l'aide d'une méthode biographique fondée sur une vingtaine d'entretiens narratifs avec des ingénieurs, élèves et diplômés, engagés dans des structures militantes associatives et partisanes à Paris, Bordeaux et Toulouse. Nous avons également pris en compte un ensemble de matériaux produit par les organisations militantes (e.g. manifestes, comptes rendus de réunion, témoignages). On peut alors distinguer trois effets distincts du militantisme "vert" sur les ingénieurs : d'une part un processus de politisation produit dans et par les mobilisations, d'autre part la ré-évaluation de la représentation des rapports « Science – Société », et enfin la pratique d'un mode d'action militant original qui pourrait s'assimiler à un « cause engineering ».
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L'article reprend une communication du doctorant Antoine Bouzin au 9è congrès de l'association française de sociologie. L'article complet est disponible sur hal : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03280676/
L’urgence écologique peut être décrite comme une combinaison de quatre catégories : le changement des climats, la dégradation de la biodiversité, l’augmentation des pollutions et la pénurie des ressources naturelles. Conséquences de la révolution industrielle, ces phénomènes résultent notamment des nombreuses innovations technologiques industrielles conduites par les ingénieurs au cours du XIXe siècle. Cette profession est encore fondée, dans une certaine mesure, sur un univers anthropocentrique caractéristique de la « modernité » au sein duquel la nature doit être maîtrisée au nom du progrès et grâce à la « Science » perçue comme une entité neutre. Alors que les enquêtes indiquent un corps peu intéressé par les questions d'ordre politique, on observe pourtant ces dernières années un renouvellement des organisations et des pratiques militantes écologistes spécifiques aux ingénieurs. On peut dès lors s'interroger sur les processus cognitifs de cadrage mis en œuvre par les ingénieurs et appliqués à la cause, à la configuration des différentes organisations militantes ainsi qu'aux innovations tactiques réalisées. Nous avons cherché à répondre à ces interrogations à l'aide d'une méthode biographique fondée sur une vingtaine d'entretiens narratifs avec des ingénieurs, élèves et diplômés, engagés dans des structures militantes associatives et partisanes à Paris, Bordeaux et Toulouse. Nous avons également pris en compte un ensemble de matériaux produit par les organisations militantes (e.g. manifestes, comptes rendus de réunion, témoignages). On peut alors distinguer trois effets distincts du militantisme "vert" sur les ingénieurs : d'une part un processus de politisation produit dans et par les mobilisations, d'autre part la ré-évaluation de la représentation des rapports « Science – Société », et enfin la pratique d'un mode d'action militant original qui pourrait s'assimiler à un « cause engineering ».
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