Colloque International

Ingénieries & Anthropocène ? Nouveaux enjeux, nouveaux parcours en sciences humaines et sociales 

Jeudi 12 décembre 2024, de 9h à 18h

Cnam, Paris, Réseau Ingénium, en collaboration avec EPSI et l'OFC

Nous avons demandé à quelques participants de partager leurs impression à l’issue du colloque de décembre

« C’est avec grand plaisir que nous avons participé au colloque du réseau Ingenium qui a eu lieu le 12 décembre dernier, dans les locaux du CNAM. Menant tous les deux des recherches depuis quelques années sur la profession d’ingénieur au Québec, nous avons été interpellés par le thème de la journée, qui portait sur la formation à des nouveaux enjeux de société parmi les professionnels du génie et les contributions des sciences humaines et sociales à cet égard.  Dans le cadre de la communication que nous y avons présentée, nous avons voulu éclairer certaines transformations récentes dans l’exercice de la profession au Québec et dans son encadrement, avec l’exemple du thème de la transition écologique.

Le rôle de l’ordre professionnel comme acteur disciplinant la pratique des professionnels a semblé susciter plusieurs réflexions chez les collègues, au vu des questions et réactions qui nous sont parvenues. Il est toujours intéressant de profiter des contrastes offerts par les contextes de diverses juridictions (ici, le Québec et la France) pour « réfléchir en dehors de la boîte » et envisager des pistes de solutions pour améliorer des situations jugées problématiques. Dans ce cas-ci, nous avons illustré des positions prises par l’Ordre des ingénieurs du Québec afin de valoriser l’inclusion de notions issues de la transition écologique dans la pratique d’ingénieur. C’est la présence d’un ordre professionnel pouvant prescrire des aspects de la pratique (en termes notamment de compétences et de formation continue) qui a surtout fait réagir, certains y voyant une source d’inspiration pour des changements à apporter dans l’organisation de la pratique professionnelle en France, tout en mesurant l’ampleur des changements que cela représenterait…

En contrepartie, le contraste joue aussi sur nous-mêmes : d’un point de vue québécois, l’absence d’un ordre professionnel étonne. En creusant, on finit toutefois par trouver certaines formes de régulation qui le remplace : le classement des écoles, la valorisation de l’établissement où on a fait sa formation, le rôle de la CTI, le système éliminatoire des prépas…

Nous tenons donc à saluer les efforts du réseau Ingénium et du collectif EPSI pour enrichir les études sur les ingénieurs, les visibiliser dans l’espace francophone et stimuler les collaborations entre les chercheurs internationaux qui s’intéressent à l’ingénierie. »

Marie-Pierre Bourdages-Sylvain, Jean-Luc Bédard, professeur.e.s à l’Université TÉLUQ, Québec et Montréal. Marie-Pierre est également membre du collectif d’Espi

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Le colloque INGENIUM co-organisé avec l’OFC et EPSI est à l’image de ce que tout chercheur pourrait attendre d’une telle rencontre : une diversité géographique, institutionnelle et statutaire des participants, tous préoccupés par les mêmes questions et impatients de se rencontrer dans l’échange sur la formation des ingénieurs à l’ère de l’anthropocène.

Au-delà du constat ambiant et des injonctions contradictoires, ce sont des pratiques vécues et des réflexions critiques partagées qui ont fait avancer les recherches pour faciliter l’émergence d’un rapport au réel de la formation des ingénieurs à l’échelle de chacun.”

David Oget, Maitre de conférence en sciences de l’éducation, INSA Strasbourg (laboratoire LISEC) et membre du Réseau Ingenium

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“Quelle vaste plongée dans le champ de l’ingénierie par les sciences sociales lors du colloque Ingénium. Étant nouvelle dans ce domaine de recherche bien spécifique, ce colloque offre un réel appui tant dans les recherches présentées que dans les rencontres humaines. Je n’aurai pu imaginer que ce champ de recherche regroupe autant d’approches scientifiques, de questionnement etc. Les chercheurs∙es et/ou doctorant∙es en sciences sociales forment lors de cette journée un collectif fort de penseurs∙es où la réflexion est en ébullition de toute part. Ce colloque a été une belle occasion pour moi, de découvrir les chercheurs∙es et/ou doctorant∙es investi∙es dans ce champ de recherche et ainsi de sortir de l’isolement que nous pouvons rencontrer les uns et les autres aux quatre coins de la France et d’ailleurs. Merci au réseau Ingénium, au Collectif Epsi et à l’OFC pour l’organisation et à bientôt !”

Emilie Hacher, chargée d’étude en sociologie et coordinatrice de l’Observatoire des Formations Citoyennes